L'ANNULATION

de Marie de Beaumont,

avec Fosco Perinti

mise en scène: Olivier Schneider

L'Annulation a été présenté à le 16 octobre 2004 et à au théâtre de l'Aktéon (Paris 11°) en juin 2003

Le mot de l'auteur:

L'Annulation n'est jamais qu'une audit en management réalisé par un non professionnel… Un brave type va regarder une équipe bicéphale tenter de monter un projet. L'un des deux dirigeants se place en observateur, en théorie, en perturbateur, en pratique. L'autre refuse de s'affirmer et réussit à décourager tout le reste de l'équipe… Les voici tous lancés droit vers l'échec. Ce disfonctionnement n'est pas propre au monde du théâtre, Combien de projets associatifs se sont brisés sur cet écueil ? J'ai même entendu dire que dans le monde de l'entreprise un dirigeant qui refuse de diriger n'est ni un cadeau ni une rareté. Si j'ai placé L'Annulation dans le monde du théatre, c'est sans doute parce que je le connais un peu moins mal que les autres tout en n'en faisant pas vraiment parti. C'est un monde où tous les incidents prennent de figures de catastrophes, les gens s'aiment et se haïssent… Et où le temps et l'argent restent des contraintes essentielles. Bien sur, les personnages sont des compilations de différents traits marquants que j'ai rencontré chez différents comédiens débutants, et les tics de langage n'appartiennent pas à un seul metteur en scène mais j'ai bien peur de n'avoir presque rien inventé. Par ailleurs, en tant qu'auteur débutant, le fonctionnement du couple auteur metteur en scène me fascine. Peu d'auteurs vivants sont montés, est-ce parce qu'ils sont trop insupportables ? Les metteurs en scène ont-ils peur d'être submergé par les indications ou est-ce de la timidité ? Je suis persuadé que l'auteur une fois la pièce écrite doit complètement se retirer et laisser le metteur en scène le trahir et l'enrichir d'autant, mais c'est dur à accepter ! Je rève d'une collaboration riche et harmonieuse comme celle de Koltès et Chéreau même si mes auteurs de références , je m'en rends compte après relecture, pour ce texte serait plutôt Gosciny ou Valletti

 

Celui du metteur en scène:

Celui qui monte sur la scène n'est pas un comédien, il est extérieur au monde du spectacle, seul témoin de ce qui est normalement dissimulé au spectateur. Il n'est sur la scène que par la démission des autres, il lui faut un certain temps pour trouver sa place devant ces spectateurs, dans cet espace scénique laissé à l'abandon, perturbé par d'autres utilisations.De même, ce qu'il raconte n'est ni écrit ni dirigé, il l'improvise. Je choisis donc de mettre en scène ma propre absence, comme celle de toute la machine théâtrale pour qu'apparaisse autre chose: le désir de transmettre sans le savoir faire, avec les ressources étonnantes de celui qui invente sur le coup ses propres moyens. Ainsi naît un acteur, ainsi se construit la scène jusqu'au vertige final (comment finir ce qui s'est commencé sans l'avoir prévu?). Olivier Schneider, sélectionné au DESS de mise en scène de Nanterre. Longtemps comédien de petites compagnies, puis créateur de petites formes théâtrales (sur des textes de Karl Valentin, Daniil Harms), avant de de consacrer à la mise en scène (Molière, Zinaïda Gypious, Mario Battista, Sophie Calle...) formé par, Jean-Yves Ruf, Gilles Taschet (Nanterre Amandiers), Frédéric Fissbach (Studio théâtre de Vitry), Jacques Rebotier, Dominique Boissel, Elisabeth Chailloux, Jean Jourdheuil, Lucien Attoun (Théâtre Ouvert), Gilles Nicolas et le suivi des travaux de Jean Boillot, Patrick Ehrhard, Jacques Lassale (Comédie Française) et Thierry de Peretti (au Vieux Colombier).